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Ayurvéda : comment cette “science de la vie” peut vous régénérer

Depuis 1982, l'ayurvéda est reconnu comme une méthode de soins à part entière par l'Organisation mondiale de la santé.

La médecine traditionnelle indienne, ou ayurvéda, qui repose sur l'harmonie entre corps et esprit, fait de plus en plus d'adeptes en France, en prévention. Pourtant, nous sommes encore loin de tirer parti des innombrables vertus thérapeutiques de ce système de santé plusieurs fois millénaire. Le Club Solutions Santé Nature vous propose de les découvrir et d'apprendre à en faire vos alliées au quotidien.

Issu des deux termes sanskrits ayur (vie) et veda (science), le terme ayurvéda signifie connaissance ou science de la vie. Cette médecine a vu le jour il y a plus de cinq mille ans en Inde. Elle a été élaborée à partir des intuitions, des observations et des expériences des sages indiens, les Rishis. Ils se sont appuyés sur les ressources naturelles - plantes, roches, aliments, thérapies manuelles, etc. - pour élaborer un ensemble de pratiques à la fois préventives et curatives. Leurs enseignements ont ensuite été transmis oralement de maîtres à disciples avant d'apparaître dans des textes sanskrits, les Vedas.

L'OMS reconnaît cette médecine traditionnelle indienne...

Depuis 1982, l'ayurvéda est reconnu comme une méthode de soins à part entière par l'Organisation mondiale de la santé. En Inde, où un ministère de la Santé est dédié aux approches thérapeutiques traditionnelles (ayurvéda, yoga, médecines unani et siddha et homéopathie), les médecins ayurvédiques suivent un cursus universitaire de cinq ans et demi, suivi d'une formation clinique d'au moins un an.

Ils pratiquent dans des centres de santé ou des hôpitaux ayurvédiques, et peuvent aussi exercer dans des hôpitaux de médecine conventionnelle. Très accessible, cette forme de naturopathie indienne permet à des millions de personnes aux maigres ressources et vivant dans des conditions souvent précaires de s'assurer une espérance de vie moyenne proche de 70 ans.

... mais pas la France

L'ayurvéda, bien que plusieurs fois millénaire, n'est connu que depuis quelques décennies en France. Aujourd'hui, une centaine de praticiens exercent dans l'Hexagone, dans des centres spécialisés (Tapovan ; Prema ; etc), de thalassothérapie (à Carnac ou Pornic), ou en cabinets privés (1).

Dans notre pays souvent très en retard en matière de médecine non conventionnelle, l'ayurvéda n'est pas reconnu officiellement, contrairement à la Suisse, où les soins sont remboursés par les assurances privées, l'Allemagne ou l'Italie, où il existe une formation universitaire.

En France, les soins ayurvédiques prodigués sont donc essentiellement préventifs, dans le but de maintenir ou de restaurer un équilibre de santé. Les cures de soins pour des maladies complexes restent l'apanage des cliniques et hôpitaux indiens, où exercent des médecins ayurvédiques chevronnés.

Une médecine à huit branches

L'ayurvéda tel qu'il est pratiqué chez nous permet toutefois de corriger bon nombre de troubles fonctionnels, tels la constipation, les maux de tête, allergies, infections ORL chroniques, douleurs digestives ou articulaires, fatigue, stress, ou règles douloureuses. Il suffit pourtant de consulter le site d'une clinique ayurvédique ayant pignon sur rue en Suisse pour comprendre que ces indications peuvent être élargies à des maladies plus graves (lire la liste des indications en encadré).

En effet, la médecine ayurvédique, très sophistiquée, inclut huit branches ou spécialisations : la médecine interne (elle correspond à notre médecine générale) ; la médecine de la tête et du cou, incluant la santé des yeux et des dents ; la petite chirurgie ; la médecine des intoxications ; la pédiatrie et la gynéco-obstétrique ; la détoxification et la régénération de l'organisme (renforcement de l'immunité) ; la fertilité et la procréation ; la psychologie.

Doshas, dhatus et malas, les trois clés de l'harmonie

L'ayurvéda peut déconcerter les Occidentaux, à première vue. Holistique, son approche ne divise pas le corps en parties, mais en étudie toutes les interconnections. Elle s'intéresse avant tout au terrain, c'est-à-dire au « fonctionnement » de la personne plutôt qu'à la maladie.

Le but de tout soin ayurvédique consiste à maintenir ou à rétablir l'équilibre entre trois éléments clés : les doshas (trois humeurs biologiques : vata, pitta et kapha), les dhatus (sept tissus de l'organisme : le plasma et la lymphe, le sang, les muscles, le tissu adipeux, les os et le cartilage, la moelle osseuse et les tissus reproducteurs) et les malas (déchets : sueurs, urines, selles).

L'harmonie de ces trois éléments dans le corps entretient une bonne santé.

Au cœur de l'équilibre physiologique se trouve le système digestif, encore appelé agni en sanskrit (le feu digestif). Une digestion correcte permet de bien métaboliser les aliments et d'évacuer les déchets de façon satisfaisante. De ce processus découle toute la distribution de l'énergie dans le corps. Celle-ci se diffuse d'abord dans le plasma et la lymphe, puis dans le sang. L'énergie du sang passe ensuite dans les muscles, l'énergie des muscles dans le tissu adipeux et ainsi de suite de dhatus en dhatus, chaque tissu utilisant ce qui lui est nécessaire.

De l'importance du "feu" digestif

Pour la médecine traditionnelle indienne, la bonne digestion assure donc une bonne santé. Mais en cas de stress et de nourriture inappropriée, l'agni devient trop fort ou trop faible et la diffusion du flux d'énergie de tissu en tissu se grippe. Les déchets sont mal évacués, ce qui provoque un phénomène d'acidification et d'intoxication du corps (accumulation d'ama, les toxines). L'immunité se trouve affaiblie, ouvrant la porte à la maladie. D'abord superficielle - fièvre, indigestions, fatigue, problèmes cutanés, constipation -, puis plus profonde - douleurs articulaires, musculaires, etc. -, jusqu'à atteindre des organes tels les poumons, le cœur, l'estomac, la vessie.

Pour préserver la qualité du feu digestif, l'ayurvéda recommande une hygiène de vie appropriée, dite « sattvique » : alimentation saine et légère, composée essentiellement de végétaux et de céréales cuits, enrichis en épices et en herbes fraîches ; repas pris à heures régulières, dans le calme, en mastiquant longuement chaque aliment ; consommation d'eau tiède entre les repas ; massages et automassages réguliers ; pratique du yoga et de la méditation ; respect d'une routine journalière équilibrante.

La science des trois « humeurs »

Les doshas, ou « humeurs » biologiques ou encore tempéraments, sont la matérialisation dans le corps des Cinq éléments (terre, eau, feu, air et éther ou quintessence).

Si nous sommes tous constitués des trois doshas - vata, pitta, kapha - nous en avons un ou deux qui prédominent. Une hygiène de vie déséquilibrée peut aussi expliquer qu'un dosha prenne le pas sur un autre, provoquant des troubles de la santé. Le praticien identifie le ou les doshas prédominants chez son patient par un questionnaire et par la prise du pouls. Les déséquilibres constatés l'orientent vers les soins appropriés.

VATA : composé des éléments air et éther, il signifie « vent » ou « ce qui fait bouger les choses ». Il correspond aux mouvements vitaux involontaires (rythme cardiaque, respiratoire, digestif) et gère l'influx nerveux. Les émotions en relation avec vata sont la peur, la nervosité, l'anxiété.

D'un point de vue cérébral, il est relié à la compréhension et à l'interaction.

Un excès de vata peut conduire à la constipation chronique, à la sécheresse de la peau, à l'insomnie, à l'anxiété, aux crampes, à l'hypertension nerveuse, à la décalcification osseuse.

PITTA : composé de l'élément feu, il signifie « ce qui digère les choses ». Il permet la transformation de la matière (construction et destruction) et gère le « feu digestif ». Les émotions en rapport avec ce dosha sont la colère, la jalousie et la haine.

D'un point de vue cérébral, il est relié au discernement et à l'élaboration de la pensée.

Un excès de pitta provoque des inflammations, des brûlures d'estomac, des éruptions cutanées, une mauvaise vision...

KAPHA : constitué d'eau et de terre, il signifie « ce qui lie les choses » et apporte de la matière aux deux autres doshas. Il nourrit et donne de la densité aux tissus. Il assure l'endurance et la force physique.

D'un point de vue cérébral, il est relié à la mémoire.

Un excès de kapha peut conduire à l'indolence, à l'embonpoint par apathie, à la lenteur digestive, à la congestion des sinus, à l'asthme, à l'indécision...

5 traitements ayurvédiques classiques

La médecine indienne a recours à des outils thérapeutiques naturels très variés et toujours individualisés dans le but de rétablir les capacités d'auto-guérison du corps.

1- Alimentation - Le pouvoir thérapeutique des saveurs

L'aliment est le premier médicament en médecine traditionnelle indienne. Ainsi, on distingue six grandes saveurs ou « rasas », qui, toutes, ont la capacité de stimuler ou d'apaiser les doshas et de maintenir le feu digestif équilibré.

Le sucré (riz, sucre, miel, lait, fruits secs, carottes) apaise vata et pitta et renforce kapha.

Le salé (sel de mer, sel de roche) apaise vata et augmente pitta et kapha.

L'acidité (fruits acides, yaourt, aliments fermentés) développe pitta et kapha, et calme vata.

L'amertume (café, endives, curcuma, asperges, cacao...) booste vata et réduit pitta et kapha.

Le piquant (piment, radis, poivre...) développe vata et pitta mais apaise kapha.

L'astringent enfin (banane peu mûre, pamplemousse) augmente vata et apaise pitta et kapha.

Selon les besoins, on force donc sur telle ou telle catégorie d'aliments. L'ayurvéda conseille également de privilégier une nourriture très peu carnée, la plus naturelle et bio possible et de s'efforcer de manger « en pleine conscience ».

2- Miel, ghee et lait, trois « rasayanas » pour stimuler nos défenses......

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Bonus

Les pathologies que l'ayurvéda peut (aider à) soigner

Cette liste non exhaustive donne un aperçu de la diversité des affections traitées par la médecine ayurvédique.

- Appareil locomoteur et rhumatologie : arthrose, sciatique, polyarthrite rhumatoïde, goutte, spondylarthrite ankylosante, épicondylite, fibromyalgie.

- Appareil digestif : hyperacidité gastrique, gastrite, ulcère gastrique, hémorroïdes, constipation, côlon irritable, colite ulcéreuse, maladie de Crohn.

- Neurologie : névralgies, migraines, neuropathies périphériques, paralysies, sclérose en plaques, maladie de Parkinson.

- Métabolisme : diabète de type 2, obésité, hyperlipidémie, cachexie.

- Psychisme : anxiété, dépressions réactionnelles, troubles du sommeil, burn-out.

- Affections cardio-vasculaires : maladies coronariennes, ischémie du myocarde (pas aiguë), artériosclérose, hypertension artérielle, arythmies cardiaques, insuffisance cardiaque.

- Gynécologie : vaginites et cystites, syndrome prémenstruel, règles douloureuses (dysménorrhée), règles abondantes (hyperménorrhée et ménorragies), bouffées de chaleur.

Comme cette liste l'indique, l'ayurvéda ne traite pas seulement des troubles chroniques, fonctionnels, psychosomatiques ou dégénératifs, mais également des pathologies organiques aiguës, débutantes ou avancées.

Selon les affections et l'avancement du processus pathologique, le traitement ayurvédique peut suffire à lui seul ou doit être accompagné d'un traitement de médecine conventionnelle.

Source : samayurveda.com

TÉMOIGNAGES

Chantal, 65 ans

"La médecine indienne me maintient en pleine forme"

« L'ayurvéda est entré dans ma vie il y a une quinzaine d'années. Je pratiquais déjà le yoga et c'est ainsi que j'ai découvert l'existence de cette approche de santé. Une fois par mois, je vais voir mon praticien pour un massage et une fois par an, je réalise une cure de trois à six jours en France, dans une optique de prévention. À chaque fois, les soins sont individualisés.

Au fil des ans et des consultations, j'ai adopté un mode de vie inspiré par l'ayurvéda. Je mange très peu de viande et jamais de viande rouge, j'ai intégré les épices dans mon alimentation, je fais des automassages à l'huile de sésame et je pratique aussi le nettoyage nasal quotidien (« jala neti » en sanskrit) avec le Lota. Cela m'évite les rhumes en hiver et décontracte ma nuque. Je continue à pratiquer le yoga, les respirations profondes et la méditation. Tout au long de ces années, cette médecine a entretenu ma santé. Autour de moi, mes sœurs, mes amis prennent des médicaments dont ils subissent les effets secondaires. Ils ne sont pas pour autant dans une meilleure forme, bien au contraire. Je m'estime chanceuse d'avoir découvert l'ayurvéda suffisamment tôt pour éviter tous ces soucis. »

Daniela, 44 ans

"Deux cures en Inde m'ont évité un burn-out"

« En 2008, après des mois de surmenage professionnel, j'ai décidé de partir faire une cure ayurvédique en Inde, sur les conseils d'une amie. J'étais proche de l'épuisement, je souffrais de cystites et de constipation chroniques, ainsi que de violentes douleurs dans les reins qui m'empêchaient de me tenir droite. Mon alimentation était très déséquilibrée, très grasse, j'étais engorgée et complètement intoxiquée par mon mode de vie. Je suis partie pour onze jours de cure au JSS Ayurvedic Hospital de Mysore (1), où le séjour avec les consultations médicales, les soins, l'hébergement et l'alimentation en pension complète m'a coûté 150 €. Les traitements incluaient la prise de ghee médicalisé (beurre clarifié), ainsi que des massages et des purges à base de plantes pour nettoyer mes intestins. La sensation n'est pas très agréable, mais j'ai senti que le processus de purification se mettait en place. Il a encore fallu huit jours de lavements, que j'ai dû me faire administrer de retour en France car je ne pouvais pas rester plus longtemps en Inde. Au bout du compte, j'ai évacué toutes les toxines, y compris les plus anciennes, ce qui m'a guérie définitivement de mes constipations chroniques.

Pour autant, mon stress professionnel n'avait pas cessé, j'étais à la limite du burn-out. En 2012, j'ai donc décidé de repartir pour quinze jours, cette fois au Kottacal Ayurvedic Hospital (2), dans le Kerala (coût total de la cure : 350 €). Le médecin m'a prescrit un shirodhara quotidien. Ce soin consiste à recevoir plusieurs litres d'huile tiède sur le front, versée en filet de façon lente et avec un mouvement de balancier impulsé par le thérapeute. Il m'a mis dans un état modifié de conscience au cours duquel j'ai retrouvé peu à peu la mémoire d'un trauma vécu dans ma toute petite enfance. De retour en France, j'ai pu remonter à la source de cet événement, que mon cerveau avait complètement occulté et que trois ans de psychanalyse n'avaient pas réussi à faire émerger. J'ai pu dès lors entrer dans un processus de résilience et me reconstruire avec l'aide de l'EMDR notamment ».

(1) jssamch.org

(2) aryavaidyasala.com

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    1 commentaire
    Sans Pseudo, vous apparaitrez en Anonyme
    *Veuillez ajouter un commentaire.
    lucas  Le 26/11 à 22:47

    Très interessant ! je vous partage également une très bonne formation si vous souhaitez aller encore plus loin :