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Contre le mal de dos chronique, libérez vos fascias !

Comme une toile protectrice, élastique et innervée, les fascias enveloppent l'intérieur de notre corps, de la tête au pied.

Sorte de toile qui enveloppe et protège l'intérieur de notre corps, les fascias forment une entité anatomique qui intéresse de plus en plus la communauté scientifique. Et si ce "nouvel organe" pouvait soigner les lombalgies chroniques ? Découvrez enquête et témoignages dans le nouveau numéro de la Revue du Club Solutions Santé Nature.

Leur rôle est longtemps resté dans l'ombre, ignoré ou négligé par les anatomistes. Mais depuis quelques années, les recherches portant sur les fascias se multiplient, offrant un éclairage nouveau sur ces fascinants tissus, qui font même désormais l'objet d'un congrès mondial tri-annuel, occasion pour les chercheurs du monde entier de partager le fruit de leurs travaux. Les fascias sont considérés aujourd'hui comme un organe à part entière, pesant pas moins de 20 kilos chez l'adulte. Transformant la vision classique du corps humain, ils laissent entrevoir de nouvelles approches thérapeutiques pour soigner des pathologies aussi variées que les douleurs chroniques, les troubles fonctionnels digestifs, les déséquilibres neuro-végétatifs, la fibromyalgie...

Une vaste toile d'araignée qui assure la stabilité du corps

En latin, le terme fascia signifie bande, bandelette. En anatomie, il désigne le tissu conjonctif fibreux et élastique qui enveloppe tous nos muscles, nos os, les fibres à l'intérieur de nos os, nos tendons, nos organes, nos vaisseaux et nos nerfs. Ainsi, les poumons, le cœur, le cerveau et les viscères sont recouverts de quatre grands fascias : la plèvre, le péricarde, les méninges et le péritoine. Les fascias qui entourent les muscles sont dits fascias myotensifs, ceux qui soutiennent l'os se nomment le périoste, celui qui entoure la moelle épinière porte le nom de dure-mère.

Autant de structures connues depuis bien longtemps. Mais les recherches actuelles chamboulent la vision classique que l'on en avait jusqu'à présent. Les fascias ne sont plus considérés comme indépendants et juxtaposés les uns à côté des autres. Ils sont désormais envisagés comme une même unité, sorte de vaste toile d'araignée tissée à travers tout l'organisme. Ce réseau continu de tissu conjonctif permettrait ainsi de relier la superficie du corps, juste sous la peau, à sa profondeur, jusqu'au cœur de l'os, des nerfs ou des vaisseaux. La découverte de cette continuité tissulaire révolutionne l'approche de l'anatomie. Chaque élément et sous-élément fonctionneraient ainsi de concert, ce qui assurerait l'adaptabilité, la mobilité et la stabilité du corps. Traditionnellement, on admet que le corps humain est soutenu par le squelette. Dans cette nouvelle vision, ce sont les fascias qui formeraient la matière structurelle, sorte de « colle » par laquelle les organes et les os seraient maintenus comme dans un hamac (principe de tenségrité). En anglais, le tissu conjonctif est d'ailleurs appelé « connective tissue », mettant en relief la fonction de liaison et de soutien des fascias.

Ces tissus élastiques et fluides doivent être entretenus

Au début des années 2000, le chirurgien français Jean-Claude Guimberteau, spécialisé dans la chirurgie des membres supérieurs, est le premier à avoir filmé les fascias in vivo, en introduisant une petite caméra sous la peau de patients anesthésiés. Son film, intitulé « Promenade sous la peau », fait alors le tour du monde. Il montre que les fascias constituent un système de glissement indispensable dans la reconstruction des tendons lésés en cas de blessure de la main. Cette vidéo permet d'objectiver comment les fascias bougent les uns par rapport aux autres et de montrer qu'ils sont eux-mêmes animés d'un mouvement interne très subtil.

À partir de 2003, les recherches du Dr Robert Schleip à l'Institut de physiologie appliquée d'Ulm en Allemagne (1) ont, de leur côté, montré que le tissu fibreux et blanchâtre des fascias est lui-même constitué d'eau et de fibroblastes. Ces cellules produisent du collagène et de la sorte, elles sont en permanence en train de se régénérer et de fabriquer brique par brique du nouveau fascia. Ainsi, celui-ci reste souple, élastique et bien hydraté afin d'assurer sa fonction de glissement. Mais ces mêmes recherches ont aussi prouvé que la sédentarité et le manque d'exercice physique couplés aux mauvaises postures adoptées dans la vie quotidienne aboutissent à un développement anarchique du collagène. Le tissu conjonctif prolifère, s'épaissit et les fascias se raidissent. Ils perdent alors leur capacité de glissement, se dessèchent, deviennent rugueux et irrités.

Une nouvelle voie pour comprendre la lombalgie chronique...

Ces découvertes constituent aujourd'hui une nouvelle voie pour expliquer l'origine des maux de dos récurrents. « En cas de lombalgies persistantes, on a pu observer que le fascia thoraco-lombaire, qui relie le crâne au bassin en passant par le thorax et le bas du dos est modifié, plus épais, moins mobile. Il forme une coque entre les couches de tissus, comme s'il était adhérent, collé », explique Christian Courraud, kinésithérapeute spécialiste des fascias et directeur du CERAP(2). Le Pr Hélène Langevin, de la Harvard Medical School de Boston, concentre depuis une dizaine d'années ses études sur la relation entre ce fascia thoraco-lombaire et le mal de dos. À l'aide de l'échographie, elle a comparé l'état de ce fascia chez des personnes saines et chez des patients souffrant du dos. Ses travaux montrent une altération de la capacité de glissement du fascia sur deux couches superposées. « Chez les patients sains, ce glissement est d'environ 75% quand le dos est en mouvement. Il tombe à 50% chez les personnes malades, note la spécialiste (3). Par ailleurs, nos expériences sur des rats de laboratoire blessés aux lombaires montrent qu'en cas d'étirement et de mobilisation, l'inflammation du fascia se résorbe plus vite. Les fibroblastes doublent de volume et le tissu conjonctif se relâche. La cicatrisation est plus rapide. »

La lombalgie chronique reste aujourd'hui un mystère. Dans 10% des cas, l'examen clinique et radiologique révèle une maladie discale (hernie, etc.), de l'arthrose ou de l'arthrite à l'origine des douleurs. Mais dans 90% des cas, l'examen est parfaitement normal. L'origine de la douleur se trouve peut-être au cœur du tissu conjonctif, ce grand oublié de la médecine.

... et bien d'autres pathologies liées au stress

Le fascia se rétracte en cas de sédentarité et de manque de mouvement. Sa sensibilité à toute forme d'agression, physique, psychologique ou biologique, est également désormais bien établie...

Témoignage

Didier, 72 ans

"Grâce à la fasciathérapie, je ne souffre plus de ma sciatique "

"Il y a deux ans, j'ai souffert d'une sciatique très invalidante. Je ne pouvais presque plus marcher ni m'asseoir. J'ai consulté plusieurs médecins qui m'ont prescrit des anti-inflammatoires. Ceux-ci faisaient effet ponctuellement mais quand je les arrêtais, la douleur revenait. Mon médecin commençait à me parler de chirurgie, à laquelle j'étais cependant opposé. C'est alors qu'une collègue m'a conseillé la fasciathérapie. A priori, je ne suis pas du tout ouvert aux médecines douces, mais là j'ai tout de même suivi son avis et bien m'en a pris. Au bout de la première séance, j'ai ressenti une nette amélioration et à l'issue de la troisième consultation, la douleur avait complètement disparu. Cela m'a fait tellement de bien que je continue à faire des séances régulières, en prévention et pour augmenter mon bien-être. Avant, je sentais mon corps comme rouillé. Depuis, je retrouve une aisance à la marche, plus de souplesse, un dos plus détendu et moins de douleurs dans toutes les articulations. La thérapie m'a totalement conquis."

Retrouvez l'intégralité de notre enquête dans la Revue mensuelle du Club Solutions Santé Nature n°2 (novembre 2018).

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    2 commentaires
    Sans Pseudo, vous apparaitrez en Anonyme
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    Anonyme  Le 22/12 à 18:26

    Je confirm.e la fasciatherapie est très efficace mais assurez vous qu' il s agit de la méthode Danis Bois

    loo  Le 31/10 à 18:38

    Evitons les slogans publicitaires ! A partir du moment où le corps bouge, tout devient fasciatherapie. Il suffit juste de bien cibler les zones douloureuses et de faire en sorte qu'elles glissent entre elles.