Le Johns Hopkins Center for Health Security (Baltimore) mène régulièrement des études sur les risques de pandémie à l'échelle de la planète. Selon la dernière en date, publiée en mai, les maladies virales faiblement mortifères s'attaquant à notre système respiratoire, et en particulier ce bon vieux rhume (rhino-pharyngite) que l'on contracte surtout l'hiver, mais aussi l'été, pourraient bien décimer l'humanité. Obnubilés par les virus Ebola ou Zika, hautement mortifères, les chercheurs en oublient les dangers de ces pathologies de deuxième division, qui pourraient devenir pandémiques suite à quelques mutations dont la nature a le secret.
Le précédent de 1918
Ainsi, les rhinovirus, entérovirus ou virus respiratoire syncytial, très peu mortels, mais très volatils et très contagieux, notamment par la voix des airs, présentent un risque pandémique très élevé. Ainsi, en 1918, la grippe espagnole (H1N1), dont le taux de mortalité ne dépassait pas les 2,5%, a pourtant provoqué en quelques mois une pandémie mondiale, qui fit 50 millions de morts selon l'Organisation mondiale de la santé.
En conclusion, l'étude préconise d'étendre les efforts en matière de recherche et de santé publique sur la grippe à l'ensemble des virus à ARN, ou ribovirus, et pas seulement aux plus célèbres tels le SRAS ou celui de la grippe saisonnière. Sinon, toute la planète pourrait bien contracter un (très) méchant rhume.