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Homéopathie : Et si cette médecine douce était la thérapie du futur ?

Sûre et efficace, l'homéopathie se distingue par des traitements personnalisés qui font de plus en plus défaut à la médecine conventionnelle.

Alors que la Haute Autorité de santé s'apprête à rendre son avis sur le maintien ou non de sa prise en charge par la Sécu, nous avons cherché à comprendre pourquoi l'homéopathie, efficace, sans effets secondaires, et proposant des traitements personnalisés reste une médecine d'avenir.

Face à la polémique qui fait rage depuis un an et la publication dans le Figaro d'une tribune de 124 professionnels de santé accusant l'homéopathie d'être une « fake médecine », la ministre de la Santé Agnès Buzyn a chargé la Haute Autorité de santé (HAS) d'évaluer l'utilité de maintenir la prise en charge des médicaments homéopathiques.

La HAS devait rendre son avis en ce mois de février, mais a finalement repoussé l'échéance au printemps 2019. Un signe interprété favorablement par la communauté des homéopathes. Pour effectuer son travail d'évaluation, l'instance étudie toutes les méta-analyses et les données de la littérature scientifique. Elle a également lancé un appel à des contributions publiques, demandant aux sociétés savantes, aux associations de patients et de médecins et à toutes les structures concernées par l'homéopathie (qu'elles y soient favorables ou défavorables) de lui fournir toutes les données nécessaires à son évaluation. Face à la quantité de documents reçus, dont plus de 100 publications positives sur l'homéopathie, la HAS a décidé de prendre plus de temps afin de formuler une conclusion la plus objective possible, loin du tapage médiatique en cours.

Mais quel que soit l'avis rendu, la décision finale de maintenir ou non le remboursement appartiendra au Ministère de la santé et au Premier Ministre qui pourront choisir de suivre, ou non, cette recommandation. Au bout du compte, la décision sera donc bel et bien politique...

Des traitements personnalisés qui dérangent

Mais pourquoi donc tant de haine ? L'homéopathie dérange de nombreux professionnels de la santé car elle échappe à leur approche standardisée et de plus en plus protocolaire de la médecine. Et pour cause. En approche conventionnelle, un symptôme correspond à un traitement, le même pour toute personne présentant ce symptôme.

En homéopathie, chaque malade est un individu à part entière et les médicaments sont choisis en fonction du comportement du patient, de ses symptômes et des circonstances d'apparition ou d'aggravation de son trouble. L'examen clinique est complété par un interrogatoire homéopathique spécifique qui aboutit à cette prescription 100 % personnalisée.

Prenons l'exemple de la dépression réactionnelle. Le Dr Antoine Demonceaux, médecin homéopathe et psychanalyste, coordinateur du DIU de thérapeutique homéopathique entre les universités de Reims-Brest-Lyon et Président de l'association SafeMed (1), explique : "Les antidépresseurs classiquement prescrits ne prennent pas en compte l'aspect émotionnel de la maladie pourtant essentiel, d'où le risque de récidive. En homéopathie, notre choix de médicament intègre cet aspect clé. Une dépression suite à un divorce difficile se caractérise souvent par un épuisement psychique et émotionnel. Le médicament homéopathique qui correspond à ce type de réaction est Phosphoricum acidum. Une dépression suite à une rupture sentimentale, avec une hyperémotivité, des pleurs, un sentiment d'oppression nous évoque plutôt Ignatia. Enfin, une dépression suite à une peur brutale, comme un accident de voiture par exemple, avec des insomnies, de la rumination, une forte anxiété ou l'apparition de phobie répondra plutôt à Gelsemium."

Les trois grands principes de la médecine homéopathique

L'homéopathie est une médecine personnalisée, qui convient à tous, du nouveau-né au sénior en passant par la femme enceinte. Sûre et sans effets secondaires, sa prescription est d'autant plus sécuritaire qu'elle est réservée en France aux médecins, aux sages-femmes, aux dentistes et aux vétérinaires.

Elle repose sur 3 grands principes :

1- La similitude : pour se soigner, on prend le médicament qui, chez un individu sain, provoquerait les symptômes dont on souffre. Par exemple, de l'arsenic (Arsenicum album) pour soigner les intoxications se manifestant par des nausées, des vomissements, des douleurs abdominales.

2- L'infinitésimalité : ce remède est pris à doses infimes, très fortement dilué, d'où son absence de toxicité.

3- L'individualisation : le choix du médicament s'opère en fonction du comportement du malade, de ses symptômes et des circonstances d'apparition de son trouble. Ainsi, il peut être judicieux de combiner plusieurs médicaments pour couvrir l'ensemble de ces différentes données. Cette individualisation explique que pour une même pathologie, le traitement ne sera pas le même d'une personne à une autre.

Une efficacité et une utilité prouvées

Le champ de l'homéopathie recouvre l'ensemble des pathologies qui relèvent de la médecine générale. "Il est donc évident qu'on ne soignera pas un cancer, un infarctus, un diabète ou un AVC par homéopathie", poursuit le spécialiste. En revanche, l'homéopathie va chercher à renforcer les défenses de l'organisme afin qu'il puisse mieux faire face. "Nous avons mené une étude sur la bronchiolite et l'intérêt de la prise en charge homéopathique (2). Il en ressort que cette médecine ne réduit pas l'intensité de la crise mais diminue d'un tiers le risque de récidive. Or, au bout de trois bronchiolites, on considère que l'enfant a développé un asthme. Ainsi, grâce à un traitement homéopathique personnalisé, on réduit de 30 % le risque d'asthme infantile. Autre exemple : lorsque l'on soigne un rhume par homéopathie, on ne diminue pas la durée du rhume, mais on prévient le risque de complications que sont les otites ou les bronchites, en stimulant les défenses de l'organisme."

Ainsi, c'est par cette personnalisation des traitements et cette démarche préventive que s'explique, selon les homéopathes, l'efficacité de la médecine d'Hahnemann. De nombreuses études cliniques ont montré que l'homéopathie a un effet supérieur au placebo. Récemment, l'étude pharmaco-épidémiologique française EPI3, menée par l'INSERM, a également démontré son utilité de santé publique. Cette analyse a comparé deux populations : l'une soignée par homéopathie et l'autre en médecine conventionnelle. Elle a établi que les personnes suivies par des médecins homéopathes consomment, à résultat thérapeutique équivalent (donc avec un niveau de santé égal), 50 % moins d'antibiotiques, d'antidépresseurs, d'anxiolytiques ou d'anti-inflammatoires, dont on connaît les effets toxiques sur le long terme. Rappelons que les dernières publications sur les anti-inflammatoires montrent qu'ils ont une efficacité à peine supérieure au placebo mais qu'ils augmentent de 30 % les risques cardio-vasculaires...

Un soin de support pour les malades du cancer

Depuis une quinzaine d'années, un nouveau champ d'intervention s'est ouvert à l'homéopathie : les soins de support en cancérologie. "L'homéopathie a démontré des résultats intéressants, qui sont en pleine évaluation par la SHISSO, la Société homéopathique internationale de soins de support en oncologie (3)", affirme le Dr Demonceaux. Dans cette Société savante siègent des médecins homéopathes mais aussi des cancérologues. Ces derniers ont pu constater que les patients suivis en homéopathie ont un meilleur état de santé, sont moins fatigués, perdent moins de poids et souffrent moins des effets secondaires des chimiothérapies, ce qui pourrait augmenter leurs chances de guérison. L'homéopathie est également intéressante dans la prise en charge émotionnelle des patients atteints de cancer. Or, cet aspect est encore trop souvent négligé alors qu'il revêt une importance fondamentale.

Une médecine en phase avec l'évolution des mentalités

Le mode d'action du médicament homéopathique reste aujourd'hui encore un mystère. Compte tenu de ses dilutions successives, on ne retrouve plus aucune trace de molécule chimique dans les granules. Leurs détracteurs ont donc beau jeu de dire qu'il ne s'agit que de petites boules de sucre. Dans les faits, la recherche fondamentale sur l'homéopathie existe et intéresse surtout les biophysiciens. "Le remède homéopathique est porteur d'un message qui guérit et l'effet placebo ne suffit pas à en expliquer toute la force. La nature de ce message est probablement d'ordre physique ou énergétique et son action est plurifactorielle, en fonction du type de médicament. Il varie certainement selon que la substance de base est végétale, animale ou minérale", estime le Dr Hélène Renoux, présidente de la Société savante d'homéopathie et du Comité européen d'homéopathie. Selon elle, ces recherches fondamentales ont malheureusement pris plusieurs années de retard en raison des polémiques déclenchées par les travaux du Dr Benveniste sur la mémoire de l'eau.

Née au XVIIIe siècle, régulièrement attaquée, l'homéopathie a survécu à de nombreuses polémiques et apparaît plus moderne que jamais. "L'homéopathie n'est pas une approche vieillotte ou dépassée. Au contraire, elle répond à de nombreux nouveaux défis de la médecine, comme l'antibiorésistance, l'iatrogénie des médicaments (effets indésirables) ou encore l'écologie. Elle est en phase avec une profonde évolution des mentalités des patients qui recherchent une médecine plus personnalisée, moins chimique, plus naturelle", souligne le Dr Renoux.

Une croisade anti-homéo catastrophique pour les malades

"En cas de déremboursement, les prix des médicaments pourront être librement fixés par les laboratoires. Non seulement les remèdes ne seraient plus pris en charge, mais ils pourraient donc coûter plus cher, ce qui pénaliserait doublement le patient, explique le Dr Hélène Renoux. J'ai dans ma patientèle des personnes qui bénéficient de la CMU et qui ont fait le choix de se soigner par homéopathie. Ce déremboursement pourrait provoquer un renoncement aux soins chez certains. Il constituerait un recul du modèle social français." Pour le Dr Antoine Demonceaux, "le déremboursement ne serait qu'une première étape dans la croisade des anti-homéo. Leur but final est d'éradiquer cette médecine et d'interdire aux médecins de la pratiquer".

TOP 10

des médicaments homéo les plus utilisés

- En traumatologie : Arnica montana, Rhus toxicodendron, Ruta graveolen

- En ORL : Ferrum phosphoricum, Kalium bichromicum, Mercurius solubilis

- Dans les troubles anxieux : Ignatia amara, Gelsemium sempervirens

- Dans les troubles digestifs : Nux vomica, Arsenicum album

(Source : Laboratoires Boiron)

(1) www.safe-med.fr. Le Dr Demonceaux est également auteur de « la santé autrement- Avec l'homéopathie pour tous » Ed Le Cherche midi

(2) STAGNARA, DEMONCEAUX A., VAINCHTOCK A., NICOLOYANNIS N., DURU G : « Étude sur la prise en charge de la bronchiolite du nourrisson en médecine ambulatoire ». Le Pédiatre, juillet 2004

(3) Études en cours : La fatigue post chimiothérapie ; Les douleurs liées aux anti-aromatases

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