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Moustique tigre, le fléau de l'été : 51 départements en alerte rouge (sang)

Le moustique tigre, originaire d'Asie, est classé parmi les dix espèces les plus invasives du monde. 

C'est le bilan inquiétant de la nouvelle carte de Vigilance moustique pour l'année 2019. Débarqué aux environs de Nice il y a quinze ans, cet insecte vecteur potentiel de virus exotiques dangereux, notamment le chikungunya et la dengue, ne cesse de proliférer depuis en France. Bonne nouvelle : il est assez facile de s'en protéger naturellement.

L'Aedes albopictus, communément nommé moustique tigre à cause des rayures noires et blanches qui strient son corps et ses pattes (ses ailes sont noires) continue sa « colonisation » de l'Hexagone.

Selon la toute nouvelle carte de Vigilance moustique, le nombre de départements en alerte rouge est passé de 42 en 2018 à 51 cette saison. Cette alerte signifie que le moustique tigre originaire d'Asie et classé parmi les 10 espèces les plus invasives du monde, est implanté mais surtout qu'il est actif, c'est-à-dire prêt à vous piquer à tout moment.

Par ailleurs, 15 départements sont en alerte orange, c'est-à-dire que plusieurs foyers de moustiques tigre y ont été déclarés ponctuellement.

En fait, d'après les autorités de surveillance, il n'y a plus de département en simple veille sanitaire, tous se trouvent au minimum en « surveillance entomologique ».

Face à cette expansion inquiétante, chacun d'entre nous peut agir pour la limiter et se protéger des piqûres potentiellement dangereuses (la Direction générale de la Santé s'apprête par ailleurs à publier le Plan anti-dissémination d'arboviroses, ces maladies dues à des arbovirus dont certains sont diffusés par le moustique tigre, tels le chikungunya, le zika ou la dengue, NDLR).

Découvrez comment éviter la piqûre dans notre NEWSLETTER SPÉCIALE MOUSTIQUE TIGRE à (re) lire ci dessous.

Les moyens de « la » faire taire

Pour éviter que la femelle ne dépose ses œufs dans votre environnement immédiat, il faut, c'est logique, la priver de tous ses nids naturels. En pratique, cela veut dire éliminer tout ce qui est susceptible d'accueillir de l'eau stagnante : vases, pots de fleurs, sous-pots, jouets d'enfants, bidons, gouttières, toits plats mal drainés, vieux pneu, etc. Et, si vous ne voulez pas vous priver de vos vases splendidement fleuris, alors pensez à en changer l'eau plusieurs fois par semaine.

Par chance, le moustique tigre n'est pas du genre aventurier : son rayon d'action n'est guère que d'une centaine de mètres, souvent moins. Donc, s'il y a des moustiques chez vous, c'est que des lieux de ponte se trouvent à proximité de votre maison ! Pour vous aider, sachez que le moustique tigre aime beaucoup la végétation dense (haies, massifs, arbustes, bambous), où il s'abrite de la chaleur durant la journée. Il se pose généralement entre 0 et 3 mètres de hauteur, au-dessous des feuilles. On le retrouve également dans les zones d'ombre, les endroits frais, humides et à l'abri du vent.

Un autre angle de riposte contre le moustique tigre : portez de préférence des vêtements amples et de couleurs claires, le suceur de sang étant plutôt attiré par le noir. Si votre vêtement couvre vos chevilles c'est encore mieux, car c'est l'endroit préféré de la femelle tigre pour ses « prises de sang ».

Enfin, vous pourrez aussi vous doter d'artillerie lourde contre l'envahisseur, nous l'évoquerons plus loin.

Mieux vaudrait, d'ailleurs, parler d'envahisseuse. Désolé pour les inconditionnels de notre ultramoderne parité, mais chez cette espèce, seule la femelle joue les vampires. Pourquoi ?

Parce que, pour se reproduire, elle a besoin de piquer : le sang qu'elle vous pompe, l'air de rien, va lui fournir les protéines nécessaires à la ponte d'environ 200 œufs. Cela va aussi lui permettre de continuer à vivre pour, quarante-huit heures plus tard... revenir vous piquer ! Cela va durer comme ça à peu près un mois, si bien que, potentiellement, une seule « dame tigre » risque de donner naissance à 3000 « tigrons » !

Tout cela grâce à votre sang : voilà bien une excellente raison pour l'empêcher d'agir par tous les moyens, n'est-ce pas ?

Porteur malsain de virus exotiques

Des raisons il y en a d'autres, et des plus graves, malheureusement. Car une simple et unique piqûre peut, si vous jouez de malchance, vous envoyer directement à l'hôpital.

Ne cédons pas à la panique pour autant et, avant toute chose, rappelons que dans la plupart des cas, la piqûre du moustique tigre est sans gravité. Elle vous occasionnera simplement une rougeur et des démangeaisons, certes agaçantes, mais tout à fait bénignes. Pas plus alarmantes, donc, que celles provoquées par n'importe quel moustique « non-tigre ».

En revanche, si les rougeurs s'étendent en plaques, que les démangeaisons deviennent insupportables et s'accompagnent de fièvre, cela peut signifier que vous faites partie des personnes allergiques aux piqûres de moustiques : dans ce cas, une visite chez le médecin s'impose.

Malheureusement, il y a pire. Car le moustique tigre est étroitement associé à trois périls dont les noms seuls suffisent à faire frémir : zika, chikungunya et dengue (prononcez dingue).

Ces trois virus, vous le savez déjà, sont d'origine tropicale. La dengue, par exemple, est particulièrement présente dans l'océan Indien. L'île française de la Réunion est actuellement le théâtre d'une épidémie (1).

Or, le drame de notre époque devenue hypertouristique, c'est que nous voyageons beaucoup et de plus en plus loin. De nos voyages exotiques, nous ramenons des souvenirs locaux... et parfois des maladies tout aussi « locales » au départ.

C'est là qu'intervient notre moustique tigre, comme un puissant et redoutable agent de dissémination. Le processus est tout simple. Votre voisin vient de rentrer de trois semaines de vacances en Asie ou en Amérique latine, par exemple. Sans savoir encore que, là-bas, il a attrapé l'un de nos trois virus. Il est piqué par un moustique tigre, lequel, en aspirant son sang, aspire aussi ledit virus, en quelque sorte.

Si ce moustique, ensuite, pénètre chez vous et vous pique, l'affaire est pliée : vous voilà infecté à votre tour.

C'est ainsi que, dès 2014, 11 cas de dengue ont été répertoriés dans l'Hérault, puis 7 dans le Gard l'année suivante, et 17 cas de chikungunya dans le Var l'été dernier.

Des chiffres encore modestes, certes, mais qui risquent fort d'augmenter, vu la rapidité avec laquelle le moustique tigre se propage à travers toute la France, où il est actif de mai à septembre.

Dengue, zika et chikungunya ont des symptômes en communs, étant des virus assez voisins. Notamment les maux de tête, les douleurs articulaires et musculaires. La dengue, de plus, provoque une forte fièvre, ce qui la fait ressembler, en ses débuts, à une grippe classique.

Les trois maladies ne sont que très rarement mortelles, heureusement. Mais elles sont pénibles, invalidantes et parfois longues à passer. De plus, elles peuvent avoir des conséquences graves chez les personnes âgées et surtout sur le futur bébé des femmes enceintes.

Pour toutes ces raisons, il est vraiment primordial de rester sur le pied de guerre du milieu du printemps à la fin de l'été. Avec un seul mot d'ordre : le moustique tigre ne passera pas par moi !

Pas tous égaux devant les moustiques

Cette lutte, que nous allons maintenant vous aider à mener, vous débarrassera par la même occasion des autres espèces de moustiques. En voilà une bonne nouvelle !

Car même s'il ne transmet aucune maladie, n'importe quel moustique peut se révéler « à l'usage » extrêmement pénible. Que celui ou celle qui n'a jamais passé une nuit blanche à cause d'un de ces bombardiers miniatures lève le doigt.

Dès que, à bout de nerfs, vous allumez la lampe de chevet avec la ferme intention de lui « faire sa fête », hop !, le minuscule vampire vrombissant s'est fondu dans le décor de votre chambre. Plus moyen de l'apercevoir ! Et à peine la lampe éteinte, le voici de nouveau tout près de votre tympan. Estimez-vous heureux s'il ne vous a pas piqué dans l'intervalle !

Car il faut se faire une raison, nous ne sommes pas égaux face aux moustiques. Certains d'entre eux sont jamais piqués, pendant que d'autres attirent les mini-vampires comme le paratonnerre la foudre. À quoi cela tient-il ?

- Votre groupe sanguin. Tout comme vous à table, les moustiques ont leurs plats favoris : si votre groupe sanguin est O, pas de chance, vous êtes le plat favori ! En revanche, si vous êtes A, vous aurez 2 fois moins de risques d'être piqué (et si vous êtes B, vous vous situerez entre les deux). D'un point de vue de moustique, les protéines contenues dans le sang O sont bien meilleures que celles du sang A ou du sang B.

- Votre respiration. Plus vous respirez fort, plus vous émettrez de dioxyde de carbone. Or, le moustique dispose d'un palpe maxillaire, un radar détecte ses grosses proies et fonctionne justement au dioxyde de carbone ! C'est pourquoi les personnes produisant des efforts physiques seront plus agressées que les autres. Et aussi celles dont la masse corporelle est importante.

- Votre odeur. Le moustique a du nez ! Il sent très bien les odeurs d'acide lactique, d'urée et d'ammoniaque que nous dégageons lorsque nous transpirons... ce qui se produit justement l'été, sa saison préférée. Seule solution, des douches fréquentes pour éliminer ces odeurs que nous produisons sans même nous en rendre compte.

Gare aux répulsifs inefficaces, ça pique !

Mais revenons à présent à nos moustiques, ceux qui, à la différence du tigre, ne vous transmettront pas de maladies graves, mais peuvent tout de même vous gâcher votre été, qu'ils vous piquent ou non. Car sachez-le, tous les moustiques ne piquent pas ! Ainsi, sur les 67 espèces que l'on trouve en France, seule une quinzaine risque de venir vous sucer le sang.

De ces espèces piqueuses, le plus connu et le plus commun est le moustique des maisons, Culeix Pipiens pour les intimes. C'est principalement lui qui nous pourrit la vie, et c'est donc de lui que nous allons maintenant apprendre à nous protéger le plus efficacement possible.

Pour commencer, apprenez à repérer les autres « vampires » qui guettent ! Ceux-là ne veulent pas pomper votre sang, mais votre argent. Ces industriels de la pharmacie vous jurent leurs grands dieux qu'il existe un seul moyen de lutte efficace : les insecticides en doses massives. Efficaces, ils le sont en effet mais surtout pour gonfler leur chiffre d'affaires et leurs bénéfices, rendre les moustiques de plus en plus résistants à leurs produits (ce qui leur permettra de vous en vendre d'autres...) et aussi, malheureusement, pour tuer indistinctement d'autres insectes fort utiles, voire même des oiseaux.

Bref, voilà une efficacité dont il est urgent de se passer !

Dans le cadre de notre lutte antimoustique, il est grand temps de dire un NON énergique et catégoriques aux insecticides, qu'ils se présentent sous forme de bombes aérosols ultra-polluantes ou sous celle de diffuseurs électriques à base de DEET (produit chimique répulsif développé dans les années 1950, NDLR).

On opposera le même non aux appareils à ultrasons, qui délivrent des vibrations auxquelles les femelles moustiques sont rigoureusement insensibles ! Et on se passera également des électrocuteurs d'insectes, qui utilisent les lumières blanche ou ultraviolette : ils ne servent qu'à vous pomper du liquide.

L'arsenal antimoustique 100 % naturel

On s'en passera d'autant plus facilement que, pour repousser les moustiques, qu'ils soient « de maison » ou « tigre », nous disposons de moyens entièrement naturels et résolument efficaces.

Voici notre « carré d'as ».

1- La moustiquaire. Et oui ! Elle formera un cocon réellement protecteur autour de votre lit, vous garantissant des nuits paisibles. Elle peut même protéger toute la pièce, pour peu que vous choisissiez un modèle adapté aux fenêtres.

2- L'eucalyptus citronné. Autant les effets de la citronnelle sont discutables (et discutés), autant l'huile essentielle d'eucalyptus citronné possède de réelles propriétés répulsives contre tous les moustiques. Pour qu'elle soit efficace, vous en diffuserez une quinzaine de gouttes au moyen de votre diffuseur, ou bien, tout simplement, vous en imbiberez un mouchoir. Vous pouvez aussi l'ajouter à votre gel de douche ou à votre crème de corps, de façon à ce que l'effet de l'eucalyptus citronné se prolonge au jardin.

3- L'encens d'huiles essentielles. On les trouve sous différentes formes, ces encens 100 % naturels, qui combinent une quinzaine d'huiles essentielles. La forme « en spirale » est intéressante, car chaque spirale dure environ 8 heures, le temps d'une bonne nuit de sommeil... ou de fête !

4- Le piège "à l'ancienne". Coupez en deux en son milieu une bouteille en plastique et encastrez la partie supérieure, goulot en bas, dans la partie inférieure. Dans le fond, vous aurez auparavant versé un mélange d'eau (20 cl), de sucre brun (50 g), préalablement chauffé pour bien le mélanger, puis saupoudré de levure de boulanger (1 g).

Le site Vigilance moustique publie également une liste de mesures de vigilance et de protection.

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(1) Depuis le 1er janvier 2019, près de 5000 cas de dengue ont été signalés sur l'île de La Réunion. Au total ce sont 11 882 cas qui ont été recensés par l'Agence régionale de santé, et 11 décès dont 5 directement liés à la dengue depuis le début de l'épidémie en 2018.

- Si vous devez vous rendre à La Réunion, suivez scrupuleusement tous les conseils de protection contre les moustiques qui vous seront donnés sur place. Evitez les zones où les foyers sont les plus actifs : Saint Louis, la Rivière Saint-Louis, Saint-Pierre, la Ravine des Cabris, Petite-île et Saint-Joseph.

- Une fois rentré chez vous, si vous habitez l'un des départements envahis par le moustique tigre, continuez de vous protéger activement contre les moustiques durant au moins huit jours, jusqu'à ce que le délai d'incubation de la dengue soit passé.

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