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NASH, LA MALADIE DE LA MALBOUFFE : la fête est finie, gare au “foie gras”

La Nash, en français Stéatose hépatique non alcoolique est une surcharge en graisse des cellules du foie.

Chère lectrice, cher lecteur, mais enfin, c'est qui ce Nash qui inquiète médecins, diététiciens et nutritionnistes ? Un Anglais ? Un Américain ? Vous n'y êtes pas du tout ! Ce Nash est un acronyme pour Non Alcoholic Steato Hepatitis. Traduit en français, l'intitulé est à peine moins barbare. Jugez-en : Stéatose hépatique non alcoolique.

Au moins comprend-on déjà...

- qu'il s'agit d'une maladie

- que cette maladie concerne notre foie

- que, pour une fois, l'alcool n'a rien à y voir et peut être déclaré innocent.

Il nous reste à expliquer le mot « stéatose » : il désigne une surcharge en graisse des cellules du foie. C'est ce que l'on pourrait appeler le syndrome du foie gras. L'expression n'est pas dénuée de sens puisque, en effet, le processus est le même que celui qui concerne les oies et les canards que l'on gave intentionnellement pour, ensuite, déguster et savourer leur foie « stéatique » !

Le problème est que, concernant le foie humain, la stéatose ne peut en aucun cas inspirer des idées de fête et de tablées joyeuses. D'abord parce que, sous sa forme agressive (la Nash, donc), apparue récemment, elle peut conduire tout droit vers la cirrhose ou le cancer. Et ensuite parce que sa fréquence est en augmentation constante, depuis que nous nous adonnons à la « malbouffe » qui, jointe à une sédentarité de plus en plus accusée, entraîne son néfaste cortège de diabète et d'obésité. D'où son surnom de « maladie du soda ».

La maladie du soda... et du siècle ?

Certains spécialistes estiment aujourd'hui que la stéatose du foie concerne déjà un adulte sur cinq en France.

Cette maladie du foie gras non-alcoolique serait ainsi en passe de devenir la maladie hépatique chronique la plus fréquente chez les populations occidentales, en lien avec les épidémies d'obésité et de diabète de type 2. La prévalence de la Nash pourrait augmenter de 63 % entre 2015 et 2030 (Congrès 2018 de l'European Society for Trauma & Emergency Surgery) et aux États-Unis, on estime que la Nash deviendra la principale cause de transplantation hépatique d'ici 2020.

Tableau effrayant, pour une maladie qui fut décrite pour la première fois il y a à peine vingt ans aux Etats-Unis, le royaume des sodas, quand les médecins commencèrent à recevoir de plus en plus de femmes obèses au foie d'alcoolique alors qu'elles n'avaient jamais bu une goutte d'alcool !

Jusqu'aux années 1980, en effet, un foie trop gras était considéré par le corps médical comme dénué de la moindre gravité. Les hépatologues se concentraient sur les seuls ennemis du foie qu'ils reconnaissaient comme tels, à savoir l'alcool ainsi que les virus des hépatites A, B et C.

L'acronyme Nash a donc fait son apparition pour rendre compte de ce nouveau et inquiétant phénomène de la stéatose hépatique non alcoolique, qui vire dans 15 à 20% à l'inflammation aiguë (Nash), voire à la cirrhose ou même au cancer du foie.

Depuis, la biotech lilloise Genfit qui a habilement popularisé le surnom de maladie du soda a lancé une étude mondiale de phase III sur 2000 patients pour tester sa molécule dans le traitement de la Nash et par ailleurs une centaine d'essais cliniques sont en cours dans le monde.

Pourtant, durant plusieurs décennies, l'information n'a guère atteint le grand public...

Nash, vedette des médias depuis un an et demi

En France, la Nash s'est brusquement retrouvée sous le feu des projecteurs médiatiques à la fin de l'année 2016, hier ou presque donc. En décembre, on apprenait que l'un des plus populaires journalistes de la planète football, Pierre Ménès, à la dent aussi aiguisée que sa silhouette était ronde, venait d'être sauvé in extremis par une greffe du foie et du rein. Sans cette intervention, Nash aurait eu raison de lui.

Depuis cette résurrection, le Monsieur foot a pris la tête d'une croisade destinée à recueillir des fonds, lesquels sont destinés à financer un dépistage généralisé et plus précoce de la Nash, y compris auprès des enfants et adolescents, de plus en plus touchés eux aussi...

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