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A quand une vraie prise en charge des médecines douces par la Sécu ?

L'acupuncture fait partie des quatre médecines douces éligibles au remboursement des consultations et traitements.

Ce lundi 3 décembre 2018, le Parlement a adopté le budget de la Sécurité sociale, soit plus de 500 milliards d'euros, pour l'année 2019. Et pour la première fois depuis dix-huit ans, il est en excédent. Hélas, les médecines douces n'en profitent toujours pas.

Le bonus s'élève à 100 millions d'euros pour les quatre branches du régime général et le Fonds de solidarité vieillesse.

Cette balance positive ne doit pas faire oublier que l'Assurance maladie limite toujours au maximum sa prise en charge des médecines douces* (utilisées sans médicaments, pour accompagner un traitement médicamenteux ou prévention), considérant que leur efficacité thérapeutique est insuffisamment démontrée par la science. Elle ne couvre donc pas les dépenses de consultation de praticiens spécialisés, ni les traitements éventuellement prescrits. Et ce nouveau budget ne dérogera pas à cette règle d'un autre âge.

Alors même que les Français sont de plus adeptes de ces médecines dites alternatives ou complémentaires (de l'allopathie) - d'après l'Organisation mondiale de la santé, 56% des Français ont eu recours à l'homéopathie en 2015, contre 15% dans les années 1980 -, le nombre de pratiques remboursées n'augmente toujours pas.

Sur environ quatre-cents recensées dans la famille des médecines douces par l'OMS (aromathérapie, ayurveda, chiropraxie, hypnose, kinésiologie, magnétisme, naturopathie, réflexologie, sophrologie, etc.), seules quatre sont reconnues et partiellement prises en charge par la Sécurité sociale, à condition d'être pratiquées par un médecin conventionné.

Un ratio aux allures de retard incompréhensible face à nos voisins européens : l'Espagne accueillera dans un an le plus grand hôpital européen de médecine chinoise à l'Hospitalet de Llobregat ; l'Allemagne et le Portugal remboursent les consultations de naturopathie, etc.

Voici les quatre heureuses élues :

L'homéopathie. Dans l'attente des conclusions de l'évaluation demandée par la ministre Agnès Buzyn à la Haute Autorité de santé, et d'un éventuel déremboursement, les médicaments homéopathiques sont toujours remboursés à hauteur de 30%, à condition d'être prescrits par un médecin conventionné.

L'ostéopathie. Pour une consultation classique facturée 60 € chez un ostéopathe conventionné, la part remboursée par la Sécu s'élèvera donc à 15,10 €, et le reste à charge à 44,90 €, remboursé totalement ou partiellement selon votre mutuelle santé.

L'acupuncture. Prise en charge classique si le médecin acupuncteur est un généraliste conventionné ayant suivi une formation reconnue par l'Etat.

La mésothérapie. La pratique doit servir à soulager des douleurs chez le patient pour être prise en charge.

Il est plus que temps d'élargir la reconnaissance et de renforcer la prise en charge des médecines alternatives alors même que nos hôpitaux y ont de plus en plus recours. De l'aromathérapie à la yogathérapie, une quinzaine de ces médecines sont d'ores et déjà entrées à l'hôpital.

*Autrement dit, pour une consultation de 23 € chez un tel médecin de secteur 1, l'Assurance maladie vous rembourse 15,10 € (vérifiez tout de même les éventuels dépassements d'honoraires lors de votre prise de rendez-vous).

Les 10 médicaments qui coûtent le plus cher à la Sécurité sociale

Selon une enquête du Monde, qui a analysé la base de données Open Medic pour l'année 2016, lors de laquelle l'Assurance maladie a remboursé 18,5 milliards d'euros de traitements délivrés en officine, voici les dix médicaments qui ont coûté le plus cher en remboursement (soit 2,5 milliards à eux seuls) :

1- Humira (460 millions), immunosuppresseur prescrit contre certaines maladies inflammatoires chroniques comme la polyarthrite rhumatoïde (200 000 patients environ en France) ou la maladie de Crohn.

2- Lucentis (322 millions), antiangiogénique indiqué dans le traitement de la dégénérescence maculaire liée à l'âge.

3- Eylea (259 millions), même classe thérapeutique que le Lucentis.

4- Crestor (240 millions), anticholestérol prescrit en cas d'hypercholestérolémie ou

en prévention d'accidents cardiovasculaires.

5- Enbrel (235 millions), immunosuppresseur contre les maladies inflammatoires.

6- Lantus (225 millions), insuline prescrite en cas de diabète.

7- Xarelto (216 millions), nouveau anticoagulant pour prévenir phlébites et embolies.

8- Doliprane (202 millions), antalgique très courant.

9- Glivec (190 millions), Ce médicament utilisé contre la leucémie myéloïde chronique (et d'autres cancers du sang et de la peau) est le premier médicament ciblé à avoir changé le pronostic d'une maladie redoutable.

10- Aranesp (175 millions), contre l'insuffisance rénale.

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