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Demandez à votre médecin de vous prescrire du « sport santé »

Le manque d'activité physique (AP) est responsable de plus de 3 millions de décès chaque année dans le monde. 

Tenez-vous prêt ! Vous n'aurez que onze minutes face à votre médecin généraliste (la durée moyenne d'une consultation...) pour lui suggérer de vous mettre dehors... et au sport. Votre corps vous dira merci.

Hélas, alors même qu'un décret leur permet depuis mars 2017 de prescrire de l'activité physique (AP) aux personnes en affection longue durée (ALD) soit dix millions de malades en France, près de la moitié des médecins traitants n'a pas songé à recommander "une activité physique adaptée à l'état de santé" (APAS) à leurs patients concernés.

A leur décharge, les effets du sport sur la santé ne sont toujours pas enseignés dans les facultés.

Il y a urgence pourtant à vous bouger !

Le manque d'activité physique (AP) est responsable de plus de 3 millions de décès chaque année dans le monde.

En France, plus de 30 % des adultes n'atteignent pas les recommandations de l'Organisation mondiale de la Santé en matière d'AP, comme marcher 10 000 pas par jour.

Entre 1971 et 2011, la capacité physique de nos collégiens a baissé de 25 % : donc si on ne change rien l'espérance de vie de nos enfants risque d'être plus faible que la nôtre.

Aujourd'hui, nous sommes de plus en plus sédentaires, vissés face à nos ordinateurs ou nos télés.

Or le fait de rester trop longtemps assis - la définition de la sédentarité - peut avoir de graves conséquences sur la santé.

Nous voulons parler ici de maladies chroniques non transmissibles et de nombreux autres troubles au quotidien - jambes lourdes, constipation, problèmes de sommeil, etc.

Pour que votre médecin n'ait plus aucune excuse de zapper le sport, la Haute Autorité de santé vient de publier un premier guide d'outils et de référentiels de prescription pour six pathologies : le surpoids et l'obésité, le diabète de type 2, l'hypertension artérielle, la broncho-pneumopathie chronique obstructive, la maladie coronarienne stable et les accidents vasculaires cérébraux.

Un second va suivre pour les cancers, l'insuffisance cardiaque stable, la dépression, et les personnes âgées.

Ces guides doivent faciliter la prescription par votre médecin traitant d'activités physiques et sportives adaptées à votre pathologie, votre condition physique et aux éventuels risques médicaux.

Et de vous convaincre de changer enfin de mode de vie en réduisant votre sédentarité.

Tout bénéfice

Il est démontré qu'une activité physique adaptée à l'état de santé (APAS) s'avère très efficace pour améliorer son état de santé, sa qualité de vie, voire arrêter certains médicaments prescrits à longue durée.

- Les sportifs s'enrhument moins ! Le système immunitaire des personnes actives serait dopé par l'activité physique. Ainsi, selon une étude américaine de 2010 (1), les sportifs (une heure d'activité par semaine) sont touchés par le rhume cinq jours en moyenne sur douze semaines contre huit pour les sédentaires.

- Pour les malades du diabète de type 2, souvent soumis à une escalade thérapeutique vaine, l'activité physique, même mesurée, permet d'améliorer rapidement le taux de glycémie et de réduire le risque de mortalité cardiovasculaire.

- Le sport est efficace pour accompagner et soulager les malades du cancer. Une activité physique régulière pendant et après le traitement diminue de près de 50 % le risque de récidive pour les cancers du côlon, de la prostate et du sein.

Et la pratique régulière préventive "marche" aussi : le risque de développer un cancer du côlon, de la prostate et du sein diminue de 20 %.

La fédération Cami Sport & Cancer, qui a inauguré le 8 novembre 2018 un nouveau Pôle Sport & Cancer au sein du service d'onco-hémato-pédiatrie de l'Hôpital des enfants du CHU de Toulouse, propose ainsi dans une trentaine de départements français des cours adaptés à chaque patient et à son état de fatigue, organisés en petits groupes.

- L'activité physique régulière rend plus heureux ! Elle agit comme un antidépresseur en augmentant la production de dopamine, neurotransmetteur indispensable à notre plaisir et à notre motivation.

Le sport aide aussi les muscles et le foie à libérer le tryptophane, un acide aminé qui aide la synthèse de la sérotonine, essentielle pour réguler humeur, anxiété, appétit et même sommeil.

Qu'est-ce que je risque ?

Rien, à part bien sûr vous sentir mieux !

Nul besoin de check-up détaillé pour conseiller à un malade chronique de marcher 3 fois 10 minutes par jour, à une allure modérée, c'est-à-dire avec un essoufflement présent mais non gênant.

Si le patient veut aller plus loin, il pourra faire évaluer précisément sa condition physique, avant de solliciter son médecin traitant, en faisant appel à des intervenants spécialisés en APAS, enseignants APAS, éducateurs sportifs, kinésithérapeutes, ergothérapeutes, etc.

De quoi lever tous les freins qui vous empêchent bien souvent de chausser shorts et baskets.

En vrac, une douleur au genou à cause de l'arthrose, une grande fatigue due à un traitement contre le cancer, le surpoids ("vous m'imaginez en short docteur ??!"), l'âge, voire l'argent (les prescriptions d'APAS ne sont hélas pas encore prises en charge par l'Assurance maladie).

Qu'est-ce que je dois faire ?

Il n'est pas question de se mettre brutalement à un sport intense, mais de pratiquer une activité physique d'intensité modérée durant au moins 150 minutes par semaine. Il suffit donc de marcher 10 minutes à une allure modérée trois fois par jour par exemple.

Le Club Solutions Santé Nature vous recommande la marche à une vitesse de 5 à 6,5 km/h (marche nordique avec bâtons par exemple, voir photo), une montée lente des escaliers, la course à pied inférieure à 8 km/h, le vélo de loisirs à 15 km/h, la nage de loisirs ou encore le jardinage.

Une routine facile à intégrer à son quotidien en privilégiant systématiquement les escaliers à l'ascenseur pour monter un, voire deux étages, en se garant un peu plus loin lorsqu'on part faire des courses, en partant se promener durant la pause déjeuner, etc.

Enfin, il est essentiel aussi de diminuer le temps passé assis chaque jour (la sédentarité) : toutes les deux heures maximum, levez-vous et bougez, marchez pendant deux à trois minutes.

Le meilleur moyen d'atteindre enfin le Graal d'une bonne santé, de vivre mieux et plus longtemps.

(1) Nieman D, Henson D et al. (2010) "Upper respiratory tract infection is reduced in physically fit and active adults". Br J Sports Med.

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